(Nouvelle de science-fiction, voire d’anticipation !)
Il fut un temps où l’humanité avait atteint son apogée technologique.
L’homme avait réussi en une centaine d’années à améliorer les procédés médicaux, à prolonger l’espérance de vie, à domestiquer l’atome, à voyager dans l’espace, à communiquer et à apprendre gratuitement avec internet...
Il était passé de l’obscurité de la caverne de Platon à la lumière des sciences !
Malheureusement, comme le progrès va de pair avec l’accroissement de l’imbécillité, les 7,5 milliards d’êtres humains ne servaient pour la plupart à rien : simples acheteurs tout juste bons à bâfrer, à déféquer et à polluer.
À force de souiller l’atmosphère avec des véhicules roulant au pétrole, de consommer de la viande à outrance (car les vaches qui pètent, ça réchauffe l’air !) et de faire turbiner des usines qui produisent des objets manufacturés destinés à la surconsommation compulsive décérébrée, le niveau des océans finit par monter.
Le dérèglement climatique qui s’ensuivit, entraîna la raréfaction des ressources alimentaires.
L’humain s’était toujours battu pour des causes futiles et inutiles : des territoires, des traditions, des langues, des religions, mais là, il commença à se battre violemment et âprement pour sa survie : 3 milliards de morts.
Survint alors un incident, échappé par inadvertance d’un laboratoire de recherche secret : le Féminavirus !!
La préoccupation prophylactique étant reléguée au deuxième plan (comme déjà constaté lors de toutes les guerres précédentes), ce virus drastique et mortel se propagea tel un éclair foudroyant dans le monde entier et, en moins de 3 semaines, éradiqua la totalité des 2 milliards de la gent féminine rescapée.
L’humain ne pouvait désormais plus se reproduire…
Bien sûr, les savants essayèrent de trouver des solutions de substitution comme l’élevage de fœtus in-vitro, préalablement prélevés sur les femelles décédées, mais cela échoua lamentablement.
Les mâles se retrouvèrent alors esseulés et afin d’assouvir leurs besoins primaires, devinrent tous homosexuels.
Quant à ceux pour qui le concept même de s’accoupler avec d’autres hommes révulsaient, ils se suicidèrent.
L’humanité était désormais réduite à 750 millions de bipèdes à station verticale.
Pour couronner le tout, les présidents des grandes puissances mondiales ne supportèrent pas de voir l’économie de leur pays s’effondrer jusqu’au point de non-retour, c’est pourquoi ils décidèrent de se lancer dans une ultime guerre fratricide en appuyant simultanément sur les « Gros boutons rouges nucléaires ».
Car ces enfants capricieux possédant un jouet inutilisé n’admettaient pas l’idée de ne jamais pouvoir s’en servir.
La terre explosa en mille couleurs, terminant de pulvériser le petit demi-milliard d’êtres chétifs restants !
Fort heureusement, à l’abri de la folie des hommes, au fin fond de la forêt africaine équatoriale, se trouvait un petit bout de femme, ayant miraculeusement échappé au Féminavirus et aux bombes atomiques, bien protégée par les arbres multimillénaires qui l’entouraient, répondant au doux patronyme de « Lucy Dinqnesh » et qui vivait avec son compagnon pygmée prénommé « Toumaï », de surcroît plutôt beau garçon et très fertile.
Nous étions en 2050 après J.-C., et ces deux-là étaient bien partis pour rebâtir une nouvelle civilisation « 2.0 » !
La planète bleue put enfin respirer à nouveau, les animaux forniquèrent en paix et l’espoir ressuscita.
MERCI MON DIEU !
(Je remercie mes trois amis Thierry G. , Ray Bradbury et Isaac Asimov pour m’avoir aidé à écrire cette nouvelle.)
© David Duchamp - 12 juin 2020 - Tous droits réservés.
Notes et références
1. Dinqnesh : signifie « tu es merveilleuse » en langue amharique (Éthiopie) (sur Wikipédia)
2. Toumaï : signifie « espoir de vie » en langue gorane (sur Wikipédia)