L'art doit-il être anticonformiste ?

En voilà une question intéressante...

L'art a toujours été un terrain de jeu pour les génies inventeurs et créatifs, et pour les spectateurs avides de sensations nouvelles.

Certains artistes ont bouleversé les règles du jeu, nageant à contre-courant, ne se satisfaisant pas du consensus général, ni de l’approbation de leurs pairs, pas plus que la validation par les galeristes ou les critiques.

Une courte liste non-exhaustive :

  • Léonard de Vinci, pour ses techniques de peinture révolutionnaires et ses inventions.

  • Le facteur Cheval, pour très très longue obstination à créer un chef-d’œuvre d’art naïf en luttant contre vents et marées, juste pour l’amour de l’art !

  • Claude Monet, pour ses impressionnantes peintures impressionnistes.

  • Vincent Van Gogh, pour ses tournesols fous tournoyants et ses ciels hallucinés.

  • Salvador Dali, pour son génie, sa folie, et ses visions surréalistes.

  • Pablo Picasso, pour sa déstructuration des perspectives fuyantes.

  • Marcel Duchamp, pour ses excellentes peintures (malheureusement peu connues et trop en avance sur leur temps) et les révolutions amusantes apportées par ses Ready-Made.

  • Piero Manzoni, pour ses postures, son inventivité, ses provocations.

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Depuis les années 80, il ne se passe plus rien :

Les artistes reproduisent des œuvres à peine modifiées d’autres artistes ayant obtenu l’unanimité complaisante de curateurs, de galeristes, de musées et accessoirement ... du public.

« C’est quoi la tendance en ce moment ? »
Au choix : Les tas (de trucs et bidules), les chantiers de (dé)construction, les splashs de peinture, ...

Ou bien, ils trouvent un créneau et s’y accrochent, ne produisant plus qu’un seul type d’œuvre déclinée à l’infini suivant des variantes neutres, pas trop choquantes, pas trop nouvelles…

Restant dans leur zone de confort, on peut les appeler ainsi les artistes confort-mistes !!
« Il ne faudrait pas faire fuir les acheteurs ! »

Les galeristes, quant à eux, n’osent plus prendre de risques, ni partir à la découverte d’artistes innovants, surprenants, délirants ou géniaux.

Leurs choix ne sont plus dirigés par la passion ou l'émotion, mais par la loi du marché.

Restant dans leur zone de confort, on peut les appeler ainsi les galeristes ultra-confort-mistes !!
« Il ne faudrait pas faire fuir les acheteurs ! »

La tendance depuis plus de vingt ans est à l'art archi-conceptuel et hyper-intellectualisé, où le visuel et la compréhension de l’œuvre n'ont que peu d'importance.

Bref, rien de nouveau à l’ouest !
On reste dans quelque chose de convenu et qui est vendable.

Mais si l’on répond « OUI » à la question de départ, le but premier de l’art serait tout à fait différent :
Ne pas se conformer à ce qui existe mais chercher dans la création ce qui peut être hors de notre temps (dans le passé ou le futur).

Sur ce critère, quelque artiste qui peindrait à la manière de Léonard de Vinci serait déclaré « Non-conformiste ».

J’établis ainsi les premières lois du manifeste de « L’ART Re-Nouveau » :

Article 1.

Sera déclaré « Génie » tout artiste qui, en plus d’être non-conformiste, poursuivra une quête permanente de recherche et développement de formes nouvelles dans les arts visuels, y compris en s’inspirant des modèles du passé avant 1980.

Article 2.

Sera déclaré « Super-Génie » tout artiste qui amènera de l’intelligence dans ses créations artistiques, y compris dans l’art abstrait ou conceptuel.

P.S :
Je demande à tous ceux que je n’ai pas cité (Bosch, Rodin, Le Caravage, Gauguin, Vermeer, Rembrandt, Magritte, etc.) de bien vouloir m’excuser, mais le but n’était pas là.